Virée Poitou-Limouso-Charentaise
Ardentes - La Rochelle (475km, 6 jours)
Départ d’Ardentes au petit matin car nos chers hôtes reprennent la route du boulot. Pour nous chanceux, c’est une semaine entière qui s’offre à nous pour rentrer à vitesse « cycliste » jusqu’à La Rochelle. Après deux jours entiers de repos et de repas gastronomiques à répétition, nous sommes au meilleur de notre forme.
Notre objectif du jour : Guéret, chef-lieu de la Creuse. La température est froide mais le soleil radieux nous réchauffe le moral. Le relief est doux pour nos mollets reposés. Tour de roue après tour de roue, nous approchons des contreforts du massif central et le relief se fait plus prononcé.
Après quelques petites montées (8km/h) et descentes (58km/h), nous trouvons un coin tranquille pour planter notre tente près d’un ruisseau à Glénic. La tente à peine montée, elle se couvre d’un film humide qui gèle immédiatement, ornant la tente de cristaux de givre. C'est joli, mais nous avons trop froid pour s’en émerveiller. Nous mangeons et nous couchons à 18h, car la nuit est tombée depuis déjà 1h.
Au lever, des perles de glace sont accrochées à l’intérieure de la tente ! L'eau issue de la condensation a gelé au contact glacé de la toile de tente. Nous apprendrons en passant à Guéret, que la température de la nuit a atteint -10°C.
Objectif de ce mardi 4 janvier : atteindre le lac de Vassivière dont notre ami Pierre nous a vanté la beauté. Perché sur le plateau de Millevaches, ce lac ne se laisse pas approcher facilement et nous devons donner du mollet et de la cuisse pour passer les quelques monts et collines qui nous en séparent. L’une de ces montées interminables est d’ailleurs gravie séparément, Pauline à pied et Rémi seul sur le tandem. Notre récompense nous attend sous les lumières rasantes du coucher de soleil hivernal.
Nous plantons la tente près du lac gelé. Cette fois encore la soirée est très courte et nous allons nous mettre au chaud dans nos duvets dès 18h.
Le lendemain, le froid est toujours aussi incisif. Nous plions rapidement le campement pour nous réchauffer à force de coups de pédale. Au hasard d’un arrêt précoce, nous nous rendons compte par quelques pas sur le bitume que celui-ci est en fait une vraie patinoire… Avec une chance énorme, nous venons de pédaler sur quelques 200 mètres sans nous rendre compte que la route est un vrai danger. Impossible de continuer de pédaler sans risquer la chute sur cette petite route sinueuse. Nous descendons donc de notre monture et partons pour une marche sur le bas coté. Notre vitesse moyenne chute vertigineusement…
Un peu agacés de ne pouvoir aller plus vite, nous tentons de remonter sur le tandem après quelques km. A peine 4 mètres plus loin, nous nous retrouvons par terre. Nous reprenons notre marche forcée, dépités…
Après avoir contrôlé que la température dépassait largement les 2°C lors d’une pause dans un troquet de village, nous ré-enfourchons notre destrier et mettons le cap à l’ouest. Nous descendons des hauteurs du plateau de Millevaches et gagnons des degrés au fur et à mesure que nous perdons de l’altitude.
La joie du retour à des températures plus clémentes est malheureusement de bien courte durée ! La pluie prend le relai et après comparaison de ces deux conditions de voyage, la seconde est largement plus désagréable. Après un jeudi sous la pluie du Périgord-Limousin, nous décidons de nous offrir la royale (et sèche) joie d’une nuit à l’hôtel. Malheureusement, la photo de notre chambre transformée en étendoir à linge manque.
Vendredi soir, alors que notre journée de route prend fin et que nous cherchons un endroit où planter la tente, nous sommes abordés par Sylvain, sculpteur de pierres et compagnon du tour de France, qui nous invite à partager son diner et finalement nous invite aussi à dormir au chaud, sous son toit. Nous passons une soirée incroyable en compagnie de Sylvain et Florence, à refaire le monde. Rencontre inattendue et tellement enrichissante. Nous les espérons nombreuses de cette sorte sur notre route future.
Retour au bercail samedi matin, sous une petite bruine froide. Brrr. Pas fâchés de retrouver la chaleur du logis! Et un grand MERCI à Charlux pour la mise à jour quotidienne de la carte.
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