Du 13/07 au 15/07. Jours 104 a 106. 129 km parcourus. Total : 6051 km
Nous sommes accueillis 2 jours a Tashkent par Said, un ouzbeq fan de velo rencontre quelques jours plus tot par Charles et Suigi, sur la route entre Nukus et Bukhara. Il reve de venir a bicyclette jusqu'en France et en Angleterre en partant d'Ouzbeqistan. Il parle aussi bien anglais que nous russe, mais la communication est relativement bonne. Quelle energie, quelle gentillesse, quelle generosite!
Avant le depart vers le Kazakstan, nous faisons quelques mises au point : nous nous reposons et mangeons bien ; Remi fait recoudre ses chaussures chez un petit cordonnier de rue, Said entretient notre velo en huilant la chaine a l'aide d'une seringue...
Le 12 juillet en fin d'apres-midi, ce dernier, Charles et Suigi nous accompagnent jusqu'a la frontiere kazake, a une 20aine de kilometres de la. Nous n'avons jamais eu aussi chaud durant notre periple, le thermometre semble en fusion au dela de 45 degres...
Est-ce le stress de la douane, pour laquelle nous ne sommes a priori pas en regle, qui nous fait crever 3 fois sur ces 20 km? En Ouzbeqistan, les contraintes et obligations administratives pour les touristes sont floues, peu connues des services douaniers eux-memes et existent en plusieurs versions. La plus repandue demande aux voyageurs de se faire enregistrer tous les soirs par des hotels agrees, dont le premier emregistrement dans les 72h apres l'entree dans le pays. Une autre version, plus souple, fait etat d'un enregistrement toutes les 72h minimum.
Avec nos longs trajets en velo et la quasi-totalite des nuits passees en tente ou chez l'habitant, nous sommes loin du compte! D'apres les voyageurs rencontres au Kirghizstan et les messages sur differents forums, les controles restent assez rares et essentiellement concentres sur l'aeroport de Tashkent...
A la frontiere, nous disons au-revoir a nos 3 amis, drapes dans un grand drapeau ouzbeque.
Nous passons la douane sans aucune question sur nos enregistrements, en mois de 10 minutes. Nous poussons un gros OUF de soulagement. "Ouzbequitan problem no" comme n'a cesse de nous repeter Said.
Au revoir Ouzbequistan, ses femmes a la mode Frida Kalo - le mono-sourcil est considere comme un signe de beaute chez les femmes - son soleil brulant, ses chaikhanas, ses fruits en pagaille, les sourires dores et l'incroyable generosite de ses habitants.
La route vers Chimkent parcourt des paysages de steppe vallonnes, derniers soubresauts des Tian Shan. Les teintes sont chaudes, les insectes nombreux.
Alors que nous franchissons nos 6000 km depuis le depart, le pneu avant craque litteralement (probablement l'emotion) et se pare d'une jolie ernie qui nous inquiete passablement. Consequences a retardement d'un mois sur piste...
Nous trouvons un pneu made in Russia qui parait bien endurant dans le bazar de Chimkent.
Cet endroit, reliquat d'Asie Centrale, denote par rapport au reste de la ville : celle-ci rassemble tous nos standarts occidentaux, avec une petite touche sovietique dans l'architecture. Nous tombons meme sur une patinoire! Le Kazakstan semble un pays riche compare aux precedentes contrees traversees. Merci les reserves de gaz et de petrole, assidument exploitees dans la region de la Caspienne! La popularite de Nursultan Nazarbaev, president depuis l'independance du pays en 1991, surfe sur les retombees de cette manne dont une grande partie de la population semble profiter. Cela n'empeche pas les kazakes de faire preuve comme leurs voisins d'une hospitalite impressionnante : a peine sommes-nous poses dans Chimkent qu'on nous offre coup sur coup un repas pour 2 au restaurant, des bouteilles de coca et une boite de chocolat !
