Nous avons vu l'ours!
Du 23/09 au 29/09 - Jours 176 a 183 - 399 km parcourus - Total : 10 982 km
Nous quittons Bacau et notre hote Daniel en compagnie fort sympatique de Bogdan, un autre couchsurfer, motive pour nous accompagner pendant une journee de pedalage. Apres 75 km de velo, nous le laissons a la gare de Pietra Neamt et entamons alors notre premiere ascension des Carpates. La region est tres connue pour ses nombreux et magnifiques monasteres orthodoxes.
Nous faisons un petit crochet pour voir celui de Bistrita. Pauline est obligee de revetir un peignoir gris du dernier cri car l'orthodoxie ne suporte pas de voir des femmes en pantalons!
Nous quittons les lieux au soleil couchant, un peu effrayes par les moines orthodoxes, tous habilles de noir, les joues creuses et les cheveux et la barbes aussi longs que possibles.
Nous avons choisi de franchir les Carpates via les gorges de Bicaz. Nous progressons d'abord sur une route calme a la pente douce qui traverse de nombreux villages. Les charettes nous tiennent toujours compagnie et leurs conducteurs nous saluent bien bas alors que nous les doublons allegrement (et oui, nous allons plus vite qu un cheval au trot, meme en montee!!).
Nous suivons la riviere Bicaz qui s'encaisse progressivement. Notre route se retrouve rapidement coincee entre deux falaises vertigineuses, menageant a peine assez d'espace pour la route. Nous montons le camps juste sous le col, avec une vue imprenable sur les forets alentours.
Malgre le calme de la montagne, nous ne dormons que d'un oeil, effrayes par une eventuelle visite d'ours. Nos hotes roumains nous ont en effet mis en garde contre la presence du gros animal dans plusieurs parties des Carpates, en particulier dans le parc national a cote duquel nous sommes installes. Nous nous reveillons entiers le lendemain, ouf.
Le paysage change progressivement le long de la descente vers la Transylvanie : les chalets d'alpage nous entourent, avec de jolis bardeaux sous leurs toits. Dans les villages, d'imposants portails de bois cachent les habitations.
Nous sommes etonnes de "lire" et entendre parler le hongrois, en plein centre du pays. Pourtant, cette minorite y est installee depuis la fin du Moyen-Age!
Nous traversons la Transylvanie sous le signe de l'ete indien : le ciel est bleu a perte de vue et la temperature flirte quotidiennement avec les 30 degres! Cette region est une vraie merveille avec ses eglises fortifiees au coeur de chaque village.
Les saxons avaient du gout au niveau architectural : leurs maisons, alignees autour de la place forte, ne manquent pas de charme avec leurs couleurs vives et leurs vieux toits de tuiles.
Nous visitons des eglises a plusieurs reprises. La plupart ont ete fraichement restaurees ou sont en voie de l'etre : l'Europe semble decider a prendre soin du patrimoine architectural et historique roumain.
Apres nos reves d'ours, ce sont les cerfs qui viennent perturber nos nuits champetres : leur brame proche est quelque peu effrayant dans le silence de la nuit.
En arrivant a Sighisoara, ville natale de Dracula, nous allons faire quelques courses pour les jours suivants. Alors que nous penetrons dans le magazin, un grognement caverneux nous fait nous retourner : nous sommes alors hallucines de nous trouver nez-a-nez (et quel nez!) avec Gerard Depardieu faisant deguerpir les enfants gippsys qui font la manche. Nous avons trouve notre ours des Carpates a cheveux longs! Nous ferons finalement nos amplettes accompagnes des vociferations de Gerard, qui grogne dans les rayons. Apparemment c'est periode de regime... (si avec les mots cles "Depardieu" et "regime" on n'explose pas le nombre de nos visites quotidiennes, on ne comprend pas!).
Nous atteignons Sibiu par les petites routes de campagnes. Les voitures sont rares, au contraire des villages fortifies, monasteres et charettes toujours aussi nombreux. Nous sommes vraiment enthousiasmes par la Transylvanie, parfaite pour les voyages a bicyclette.